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SOS KIVU
8 octobre 2012

Washington veut amener les présidents congolais

kabili_et_kagameWashington veut amener les présidents congolais et rwandais à « négocier pour mettre fin au conflit » qui met à feu et à sang le Nord-Kivu. Pour le président Joseph Kabila, la situation d’insécurité créée par le Rwanda et son pantin de M23 dans l’Est du pays  « est inacceptable, elle mérite d’être condamnée et devrait donner lieu à des sanctions ». Le vœu du chef de l’Etat devant la tribune des Nations unies le mardi 25 septembre 2012 était de voir l’Onu  « engager tous les Etats membres, particulièrement ceux qui se laissent tenter par la violence, au respect des principes directeurs de la Charte des Nations unies ».  Il a insisté : « Nous attendons de la communauté des Nations qu’à cet égard elle prenne ses responsabilités, et du Conseil de sécurité qu’il fasse respecter ses résolutions. C’est la condition de leur efficacité et de leur crédibilité ».

La situation de guerre qui sévit dans l’Est de la RDC reste préoccupante. Prenant la parole le 25 septembre 2012 du haut de la tribune des Nations unies, le président de la République, Joseph Kabila Kabange, y est revenu de manière condensée mais assez édifiante.  Sur un ton diplomatique, mais ferme, le chef de l’Etat congolais a invité la communauté internationale à mesurer la gravité du nouveau drame qui est imposé à la population de la partie Est de la RDC, alors que le pays était engagé, après des années de trouble, « dans la consolidation de la paix et de la sécurité ».

C’est le moment d’agir, a martelé le chef de l’Etat congolais, devant les Etats membres de l’organisation des Nations unies, réunis en Assemblée générale ordinaire à New York aux États-Unis. La RDC entend donc voir les Nations unies sanctionner ceux qui ont choisi « l’égoïsme, l’extrémisme, le communautarisme et le primat de la loi de la force sur la force de la loi ».

Divers rapports, dont le plus célèbre est celui des Nations unies, avaient clairement pointé du doigt le Rwanda comme principal soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), responsable de la résurgence des tensions dans l’Est de la RDC.

Y a-t-il encore des preuves de plus à brandir à la communauté internationale pour la sortir de son mutisme ?   « Nous attendons de la Communauté des Nations qu’à cet égard elle prenne ses responsabilités, et du Conseil de sécurité qu’il fasse respecter ses résolutions », a-t-il déclaré, estimant avoir réuni le plus des preuves possibles pour attester d’une agression du Rwanda contre la RDC.  C’est donc la crédibilité aussi bien de la communauté internationale que du Conseil de sécurité des Nations unies qui est en jeu. « C’est la condition de leur efficacité et de leur crédibilité », a fait remarquer le président Joseph Kabila.

Le président de la République n’a pas non plus raté cette belle occasion pour parler des efforts que ne cesse de déployer le gouvernement de la RDC aux fins de parvenir à une paix durable sur l’ensemble de son territoire en vue d’asseoir véritablement les bases de son développement. Une façon de dire que la RDC n’attend de la communauté internationale ni une compassion ni une quelconque magnanimité. Le vœu de Joseph Kabila, est  de « voir notre Organisation engager tous les Etats membres, particulièrement ceux qui se laissent tenter par la violence, au respect des principes directeurs de la Charte des Nations unies ».

En ces moments très durs, la RDC a reçu des soutiens de beaucoup de partenaires. Aussi le président de la République a-t-il tenu à « remercier tous ceux qui, de loin ou de près, partenaires bilatéraux ou multilatéraux, dont l’Organisation des Nations unies, nous accompagnent dans nos efforts pour ériger, au centre de l’Afrique, un Congo uni et prospère, en paix avec lui-même et avec tous ses voisins ».

Maintenir la pression

Depuis le déclenchement de l’aventure militaire des rebelles du M23, soutenus en armes et munitions par Kigali, la RDC, qui continue, selon le président Kabila, à privilégier les voies politique, militaire et diplomatique pour sortir du bourbier de l’Est du territoire national, est parvenu à allier un nombre important des Etats à sa cause.

Si la Grande-Bretagne s’est vite ravisée en levant la mesure de suspension de son aide au Rwanda, d’autres comme les États-Unis et les Pays-Bas ont maintenu la pression. L’Union européenne s’est également alignée derrière la RDC en suspendant mardi dernier toute nouvelle aide au Rwanda.

Le président français, François Hollande, est allé dans le même sens en condamnant du haut de la tribune des Nations unies les ingérences dont est victime la RDC. Rappelant les nombreuses souffrances endurées par les peuples syriens et maliens qui se battent pour leur honneur et l’intégrité de leurs territoires respectifs. Il n’a pas non plus ignoré la situation qui prévaut dans l’Est de la RDC, visiblement entretenue par le Rwanda. « Je pense notamment, à ce qui se produit dans la République démocratique du Congo où les civils sont les principales victimes des affrontements et où les ingérences doivent cesser le plus rapidement possible », a déclaré le chef de l’Etat français.

L’éveil de la communauté internationale doit donc pousser la RDC à maintenir la pression sur le plan diplomatique pour faire plier le Rwanda dans ses velléités belliqueuses dans la région des Grands Lacs. Le mini-sommet qui se tient ce jeudi à New York autour de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ; rencontre à laquelle prendront part les présidents congolais et Rwandais est une belle occasion pour la délégation congolaise d’étayer des arguments qui vont clouer le Rwanda. Il n’y a donc pas lieu de protéger indéfiniment un voisin qui a fait preuve de mauvaises fois dans l’application de tous les accords autant bilatéraux que multilatéraux signés pour le retour d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Ci-dessous, le discours prononcé par le président Joseph Kabila à la tribune des Nations unies.

Discours du président Joseph Kabila, à la 67ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies. 

Monsieur le Président,

Je voudrais, de prime abord, joindre ma voix à celles qui m’ont précédé pour vous féliciter, vous-même ainsi que les membres de votre bureau, pour votre élection à la Présidence de la présente session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Je voudrais également féliciter Monsieur Nassir-Abdelaziz Al-Nasser pour le travail abattu durant son mandat, ainsi que Monsieur le Secrétaire général, Ban Ki-Moon, pour son engagement dans la défense des idéaux de notre Organisation.

Monsieur le Président,

La tenue de l’Assemblée générale de notre Organisation offre, à chacun de nous, l’occasion de participer à la réflexion collective sur les voies et moyens de faire aboutir les efforts de paix, de sécurité et de développement dans chacun de nos Etats comme dans le monde.

A juste titre, vous avez recommandé que les interventions au cours de ce débat général se focalisent notamment sur « l’ajustement ou le règlement de différends internationaux par des moyens pacifiques ».

Cette recommandation est d’autant plus judicieuse qu’il s’agit d’un thème dont l’actualité et la pertinence sont inaltérables et qui s’inscrit dans la dynamique de la recherche, sans cesse renouvelée, de la paix par d’autres moyens que le recours à la force.

L’histoire universelle démontre la validité opérationnelle du principe du règlement pacifique des différends internationaux. Elle nous enseigne aussi que, pour demeurer crédibles comme voies de résolution des conflits et différends, le dialogue et la négociation doivent se faire dans la vérité et le respect de la loi, de la règle et des valeurs et principes universellement admis. Ils doivent se prémunir aussi bien contre la précipitation que contre l’enlisement et faire preuve d’efficacité en produisant, fut-ce de manière progressive, les résultats escomptés.

Monsieur le Président, Force est de constater que, plus de 60 ans après la création de l’Organisation des Nations unies, le monde continue à déplorer de nombreuses situations de guerre et d’instabilité. Le terrorisme croit, au lieu de régresser. La piraterie maritime, que l’on croyait éradiquée, redevient une des principales menaces à la paix et à la sécurité. Le Moyen-Orient est aujourd’hui un foyer de tensions. La Syrie est à feu et à sang. Le Mali est en proie à des velléités séparatistes.

Plus largement, la paix étant plus que l’absence de la guerre, de nombreux fléaux accablent encore l’humanité, pendant que plusieurs personnes utilisent leur créativité et leur énergie pour déstabiliser et détruire à travers le trafic de la drogue, la traite des êtres humains et autres violations des droits et libertés de la personne humaine, au lieu d’œuvrer à l’épanouissement et au bien-être individuels et collectifs.

A cela s’ajoute, pour plus de deux tiers de l’humanité, la nécessité, chaque jour plus pressante, de combattre la pauvreté, l’ignorance, la violence, l’injustice et les maladies de tout genre, particulièrement le VIH et le paludisme.

Monsieur le Président,

Après des années de trouble, mon pays, la République démocratique du Congo, est engagé dans la consolidation de la paix et de la sécurité.

A cet effet, aucun effort n’a été épargné et des progrès notables ont été accomplis.

Ouverts pour la première fois il y a à peine dix ans, dans un pays dont l’indépendance est cinquantenaire, les chantiers de la démocratisation de la vie nationale, de la construction de l’Etat de droit, du développement des infrastructures socioéconomiques, de l’amélioration des conditions de vie de nos populations, se poursuivent sans relâche, preuve de la volonté du peuple congolais et de ses dirigeants d’être un facteur de paix et de stabilité.

Cet élan est malheureusement menacé par les ennemis de la paix.

En effet, depuis le mois de mars de cette année, la province du Nord Kivu, en République démocratique du Congo, où les mots paix, stabilité, réconciliation, travail, dignité humaine avaient commencé à retrouver leurs lettres de noblesse, est redevenue tristement célèbre, non pour la beauté incomparable de ses paysages, ni pour l’extraordinaire richesse de sa biodiversité, mais comme démonstration du mal profond que l’égoïsme, l’extrémisme, le communautarisme et le primat de la loi de la force sur la force de la loi peuvent produire dans une société.

Au moment où je vous parle, des centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes du Nord-Kivu sont privés de paix et font l’objet des traitements inhumains et dégradants de la part d’une force négative dirigée par des éléments impénitents du fait de leur grande capacité de nuisance et de soutiens extérieurs.

Des enfants sont privés d’écoles et forcés de porter et d’utiliser les armes à feu pour tuer leurs semblables, voire leurs propres frères et sœurs.

Cette situation est inacceptable. Elle mérite d’être condamnée et devrait donner lieu à des sanctions.

Nous attendons de la Communauté des Nations qu’à cet égard elle prenne ses responsabilités, et du Conseil de sécurité qu’il fasse respecter ses résolutions.

C’est la condition de leur efficacité et de leur crédibilité.

Monsieur le Président,

Nous sommes conscients que c’est à nous, Congolais, qu’il revient de défendre notre patrie et d’assurer l’ordre public et la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Nous sommes déterminés à assumer cette responsabilité et entendons y consacrer toutes nos ressources humaines, matérielles et financières, quitte à sacrifier nos ambitions légitimes pour l’émergence du Congo. Nous demeurons également déterminés à garantir la cohésion nationale et à assurer une égale protection à tous les citoyens congolais.

En revanche, je forme le vœu de voir notre Organisation engager tous les Etats membres, particulièrement ceux qui se laissent tenter par la violence, au respect des principes directeurs de la Charte des Nations unies.

Pour terminer, je tiens à remercier tous ceux qui, de loin ou de près, partenaires bilatéraux ou multilatéraux, dont l’Organisation des Nations unies, nous accompagnent dans nos efforts pour ériger, au centre de l’Afrique, un Congo uni et prospère, en paix avec lui-même et avec tous ses voisins.

Qu’ils soient rassurés d’une chose: la République Démocratique du Congo est un placement sûr!

Monsieur le Président,

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Je vous remercie.

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